samedi 15 décembre 2012

PREMIÈRE ANALEPSE


Je reviens un peu en arrière, au jour J, le jour tant attendu: Mardi 6 septembre 2012 .  

6 heures le réveil sonne, j'ai du mal à y croire mais c'est bien la rentrée et pas n'importe où, en prépa ! Sans attendre je me lève et je ne perds pas une seule seconde. La rentrée était fixée à 9h00, 8 heures j'étais déjà arrivée,  8h30 toujours personne, et là, tout de suite, c'est la panique, je vérifie telle une hyper stressée si je ne me suis pas trompée de jour, d'heure de lieu, je sonne à l'accueil, un grand malabar pas très sympa me dit que la rentrée est à 9h (comme si je ne le savais pas déjà) et me dit d'attendre dehors. Je me calme du mieux que je peux: musique à fond pour faire passer le temps. Cette avance m'a permit de faire connaissance avec la CPE qui s'avère très sympathique, elle n'a pas manqué de me faire remarquer que j'étais la première arrivée. Je patiente donc en attendant que mes futurs petits camarades arrivent, une première fille arrive toute contente à l'idée de pouvoir enfin discuter je vois qu'elle ne me jette même pas un regard, trop occupée à fumer cigarette sur cigarette... Je commence à prendre conscience que ce ne sera pas si facile que ça en fin de compte, plus tard, un groupe de filles blondes en talons font leur apparition de peur de me prendre un vent phénoménal, je reste sur le côté avec mon Ipod pour seule compagnie.
Nous sommes environ 90 élèves pour la promotion 2012/2013. J'étais très impressionnée mais ce qui m'a déçue c'est de n'avoir ni mon emploi du temps, ni ma classe. 10h les profs nous relâchent  nous sommes libres je rentre bredouille chez moi sans avoir discuté avec grand monde hormis une fille qui était d'accord pour faire un tour du lycée avec moi... Le lendemain, je découvre avec stupeur que nous serons 48 dans ma classe alors que l'année dernière nous n'étions qu'une petite vingtaine. Le  fossé entre le secondaire et le supérieur commence à s'établir, pour être tout à fait honnête je me sentais pas très à l'aise... Certaines personnes me regardaient pas très chaleureusement, d'autres encore pire, me dévisageait comme si j'étais un animal de foire je me suis sentie un peu comme la Vénus Hottentote lors de l'exposition universelle de 1930 (la comparaison n'est pas très adéquate, je vous l'accorde mais il s'y cache une signification, et non, pour les plus radicaux, je n'ai pas un arrière train proéminent)
***
Petite Ellipse pour vous raconter quelques anecdotes assez drôles (humour étrange me direz-vous) Un jour, lors d'une pause, une fille est venue me parler, elle me demande d'où je viens, dans quel lycée j'étais l'an dernier, j'avais des bonbons je lui en propose, elle refuse tout sourire (Eh! moi qui croyait que les bonbons étaient faiseurs de liens je me suis bel & bien trompée, l'époque de la maternelle est révolue depuis bien longtemps)  je lui répond donc que je suis originaire du 93 et là, elle me regarde avec un air étonné. Le plus drôle c'est qu'elle aussi ne vient pas de paris intra muros, mais d'une ville un peu perdue au fin fond de l’île de France  Depuis ce jour là, elle ne m'a plus adressé la parole jusqu'en octobre si mes souvenirs sont bons. Moi qui rêvais d'étudier à Paris pour sortir de ma banlieue j'en ai pris plein la gueule si je puis me permettre cette expression. S'adapter, s'intégrer dans une classe où vous ne connaissez strictement personne ne s'avère pas si facile que ça d'autant plus que les gens ne font rien pour faciliter "mon insertion" c'est dur, ça fait mal, c'est blessant... Moultes fois j'ai eu l'impression de ne pas être à ma place, d'être de trop, de faire tache... Je me demandais pourquoi je n'ai pas choisi une prépa dans le 93, tout près , où je me serais sentie chez moi... 

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