lundi 28 octobre 2013

DE L’HYPOKHÂGNE AUX BANCS DE LA FAC, UN NOUVEAU DÉPART


Après un long moment d'absence je reviens enfin, ce n'était pas par manque d'envie bien au contraire mais plutôt de temps: la fac c'est prenant moi qui pensais que c'était davantage les mains dans les poches j'ai pu voir et apprécier cet univers. Je voulais également patienter avant d'écrire un article  car le faire juste quelques jours après ma rentrée ne s’avérait pas être une bonne idée, j'avais peur que mes premières impressions soient vites balayées à mon plus grand soulagement, ce n'est pas encore le cas Je profite de ma semaine de vacances pour donner de mes nouvelles! 


  Le grand jour est vite arrivé. De quel grand jour je parle ? De ma rentrée à l’université pardi ! Après de très bonnes vacances qui m’ont permis de décompresser, j’étais fin prête à commencer une nouvelle année sur de bonnes bases. Beaucoup d’appréhension mais la première journée les a toutes réduites à néant. Tout est allé si vite, tout va si vite d’ailleurs. A peine arrivée en cours, je découvre que les professeurs nous distribuent un syllabus. Késako ? Alors pour commencer avec une première anecdote, un syllabus est un mot plutôt ancien, confession de mon professeur de civilisation pharaonique c’est un terme qui avait été utilisée par sa propre prof d’un autre temps lorsqu’il était lui-même étudiant. Ce fameux fascicule contient tous les détails des prochains cours ; les textes qui seront étudiés, les problématiques étudiées, les DST prévus, … Et bien entendu les bibliographies colossales qui m’ont un peu effrayé je l’avoue, car même l’an dernier je n’avais pas eu de biblio aussi exhaustive et précise. J’ai tant de choses à raconter mais je ne sais pas par où commencer, j’espère que je n’oublierai rien.
La fac est si grande (bon ce n’est pas non plus le château de Versailles) mais lorsque vous débarquez dans un endroit totalement nouveau, il y a un temps d’adaptation pour tout repérer notamment les différents amphithéâtres. Seule chose que vous ne pouvez pas perdre de vue, l’entrée de la fac, les machines à café, la cafétéria et la Bibliothèque Universitaire. Moi qui a un sens de l’orientation très limité pour ne pas dire quasi-inexistant j’ai pris du temps à tout localiser. D’ailleurs cette petite semaine de vacances risque de me troubler le peu de repères que j’avais réussi à acquérir.  

DIFFÉRENCES AVEC LA PREPA


è Vous êtes si libre que vous composez votre propre emploi du temps n’est-ce pas génial sérieusement ? Vous n'êtes plus dans l'obligation de suivre des cours qui ne vous intéresse pas ou que vous trouvez simplement soporifiques, libre à vous de choisir tous les cours que vous voulez suivre et mieux encore, c'est à vous de choisir les horaires auxquelles vous voulez assister aux cours, si vous n'êtes pas du matin, placez vos cours l'après-midi. Il faut bien un point d’ombre au tableau, le seul inconvénient étant les CM (Cours Magistraux) qui sont déjà imposés, impossible donc de changer l'heure. 
En revanche, ce qui m’a également valu une reprise à zéro est le jargon universitaire que tout bon étudiant se doit de maîtriser  J’ai toujours entendu parler de TD, CM sans vraiment y porter grande attention et intérêt jusqu’au jour où je dois absolument savoir ce que sont tous ces grands mots, les différences qu’il y a entre eux, leur importance... 

è Possibilité de garder son couvre-chef, capuche etc.… qui n’a jamais un jour voulu garder sa capuche parce qu’il avait froid ou tout simplement parce qu’il se sentait bien avec sa casquette sur la tête ? Bon, j’avoue que je ne trouve pas très respectueux le fait de garder une casquette ou un bonnet en plein cours mais je n’ai jamais compris pourquoi les CPE, proviseurs et surveillants nous couraient parfois après pour qu’on les retire. Franchement, je ne vois pas ce qu’il y a de gênant, ça n’obstrue en rien l’écoute d’un cours enfin peut-être qu’un gros bonnet en laine oui... Enfin bref, à la fac en tout cas celle où je suis, en entrant personne ne vous demande d’enlever quoique ce soit. Cela dit, on nous demande de présenter notre carte d’étudiant à l'entrée.

è Sortir selon son bon vouloir: c’est une chose que je trouve drôle mais à la fois impudente : certains étudiants sortent en plein cours et tous ne sortent pas parce qu’ils ont un autre CM/TD qui débute dans la minute qui suit mais parce qu’ils sont fatigués et ont envie de se requinquer en buvant un café ou en fumant une cigarette.


è Il nous incombe de compléter les cours car ceux-ci ne sont pas très détaillés, les lignes directrices nous étant données nous devons approfondir nos connaissances.

è Le rythme est soutenu, rapide surtout en CM mais il n’y a rien de malsain. Les enseignants ne vous répètent pas constamment ce que vous devez faire avec une note de pression dans la voix. Il va naturellement de soi que vous devez travailler à la fac car comme tout un chacun le sait, l’université est aussi malheureusement connue pour son manque « d’encadrement et de suivi » si vous échouez, il y a les rattrapages, si vous rater aussi ces derniers, vous pouvez vous réinscrire à la rentrée pour refaire toute l’année ou du moins rattraper les crédits qu’il vous manque. Sorte de cercle vicieux. Enfin, ce que je voulais dire c’est surtout que vous ne travaillez pas par obligation quelle qu’elle soit puisque si vous n’en avez pas envie, c'est à vos risques & périls !

è Moins scolaire : il n’y a pas de sonnerie qui sonne chaque heure pour marquer le début, la fin des cours et honnêtement c’est bien mieux comme ça. Je trouve que ça favorise la concentration on ne se demande pas « est-ce que ça a sonné ? » « C’était quelle sonnerie ? La première ou la deuxième ? » Peu importe car à la fac des sonneries il n’y en a pas. J’oubliais, exit le CDI, place à la BU !

è Lors des exposés (chose dont je vais bientôt parler) si vous n’avez pas votre ordinateur, le prof vous laissera volontiers utiliser le sien à condition que « votre clef USB ne soit pas infectée d’un quelconque virus » d’ailleurs, clef USB  est souvent synonyme de PowerPoint ce dont les profs semblent raffoler.

è Ponctualité très relative : les cours commencent à 8h00, certains étudiants arrivent très souvent trente minutes plus tard, comme si de rien n’était et interrompent donc le cours ou l’exposé. Plus étonnant encore, le prof ne dit rien, il se contente parfois de lancer quelques regards désapprobateurs/noirs et regarde sa montre pour faire comprendre à l’étudiant que l’heure est la même pour tous.

è Cours non participatif : Je parle essentiellement des cours de langues, c’est ce qui est très dommage, il y a peu ou prou d’échanges ; si vous avez une question vous êtes bien évidemment remercié de la poser car il arrive que beaucoup n’aient pas compris quelque chose mais que personne n’ose demander de plus amples précisions. Alors oui, les cours de langue où les profs attendaient que l’on répond à leurs questions parfois très simples me manquent terriblement.

Les autres bonnes nouvelles pour moi ?

Les galères de trains appartiennent désormais au passé. Il y en a après tout ça semble faire parti intégrante du RER B. La SNCF a enfin décidé d’ouvrir les yeux sur la situation déplorable & insupportable que devaient subir les usagers du RER B. Des embellies appréciables ont été faites pour améliorer la circulation des trains qui passent dorénavant chaque 3 minute environ aux heures de pointes. Ce qui équivaut à moins de stress car sortir de chez soi le matin aux aurores et subir le parcours du combattant tout en se disant « Je vais arriver en retard, il faut absolument que j’ai mon train » courir, arrivé essoufflé et finalement le rater, ça met dans un sacré état pour la journée et d’ailleurs ce n’est pas très sain à long terme, ça mène à l’usure physique et psychologique.

Mon temps de trajet n’est plus si long : Lorsque tout va bien, ce qui est à peu près le cas depuis le début de l’année (je n’ai eu aucun retard causé par les transports hourra !) je mets environ 30 minutes pour arriver à la fac ce qui est génial ! Cela peut paraitre anodin mais, par exemple le soir en rentrant lorsque je finis à 17h00, je suis chez moi avant 18h00 ce qui n’était pas le cas l’an dernier. Simple détail mais cela fait un bien ineffable.

Continuons avec une anecdote qui n’est pas très en ma faveur, dès le début comme je le disais, les profs nous ont distribué un fascicule qui contient les dates des prochains devoirs etc. j’ai écopé d’un devoir pour la semaine qui suivait mais je trouvais que c’était beaucoup trop rapide, dès la première semaine de cours. J’avais besoin d’un peu de temps pour réaliser que j’étais bel et bien à la fac. (Non, je ne me cherche pas des excuses plus farfelues les unes que les autres) Je n’ai donc pas fait ce devoir croyant que je pourrai le remettre à la prof la semaine d’après en me confondant d’excuses bien trouvées & tournées, assurant que je suis prête à encourir des sanctions (on se croyait presque au tribunal) pour ma note étant donné le retard flagrant et quelque peu volontaire. La semaine où j’étais fin prête à le rendre, sa collègue m’interpelle au début du cours pour me dire qu’il y a un problème avec mon exposé - parce que oui, nous devons présenter un exposé dans chaque matière à défaut d’en avoir un à oral, il doit être réalisé à l’écrit – je me dis qu’elle a du se tromper d’étudiant puisque j’avais bel et bien choisi un sujet. Quelques minutes avant la fin du cours, elle me rappelle que je dois impérativement venir la voir pour régler ce problème. Finalement, j’ai dû reprendre un autre sujet, ce qui veut dire, effectuer à nouveau des recherches fastidieuses pour savoir quels ouvrages je vais utiliser pour mon nouveau sujet…   Les conséquences que j’en tire ? Eh bien, moi qui croyais lesenseignants de fac totalement magnanimes face aux étudiants paresseux je me suis réveillée et suis sortie de ma douce rêverie. En fait, je m’estime tout de même chanceuse car la prof aurait très bien pu me mettre un zéro pointé mais au lieu de ça, elle m’a laissé une occasion de me rattraper… je lui en suis réellement reconnaissante.  
Petite précision, les fameux exposés sont réalisés devant toute la classe (seulement en TD) cela change complètement d’avec l’hypokhâgne où l’exposé c’est-à-dire la khôlle est faite uniquement en présence du professeur. Pas très évident pour les personnes timides qui n’osent pas prendre la parole devant une audience.

Bref résumé de mes impression sur mon début d'année à l’université : je suis agréablement surprise de voit que finalement moi qui avait une aversion pour la fac j’apprécie ce milieu car je m’y sens bien (en tout cas il est clair que comparé à l’an dernier je suis comme un poisson dans l’eau) j’ai aussi été très impressionnée par les amphithéâtres. Moi qui n’avais encore jamais assisté à un cours en amphi j’ai trouvé cela très solennel (ça semble fort et peu adéquat comme terme mais c’est l’impression que j’en ai eu :  lorsque le cours est très intéressant, il n’y a pas un bruit si ce n’est le bruit des doigts sur les claviers d’ordinateurs). Ainsi donc, vous l’aurez compris, encore une fois j’ai eu tort : l’université c’est cool et j’aime ça. Je réapprends à travailler par plaisir, à faire des devoirs, effectuer des recherches avec réelle passion sans aucune impression de contrainte ou de fainéantise. de plus, ce qui me fait aimer davantage l'université c'est cette nouvelle perspective sous laquelle nous apprenons/traitons les choses: étudier des périodes dont on nous parle à peine au collège/lycée, voir les choses sous un nouvel angle, avec d'autres sources très diversifiées est tout simplement excellent. 

5 commentaires:

  1. Bonjour,

    Je suis Pauline, je travaille aux éditions du Seuil et je souhaiterais rentrer en contact avec vous afin de vous parler d'un projet qui je pense pourrait vous intéresser.
    Voici mon mail : pauline.miel@raconterlavie.fr
    A bientôt j'espère,

    Pauline

    RépondreSupprimer
  2. Alors déjà, j'aime beaucoup te lire! J'ai fait 2 ans de fac, après un DUT et je ne l'ai pas vécu aussi bien que toi... Peut-être parce que l'ambiance et la proximité entre les élèves avaient complètement disparu. Je me suis fait quelques amis, mais beaucoup moins que sur tout le reste de ma scolarité. La fac, on y vient, on y part... Il n'y a pas grand chose pour encourager le contact entre les élèves, les passions, etc. Mais maintenant que je n'y suis plus et que mes études sont terminées, je me dis que j'aurai pu plus en profiter: les cours dispensés (surtout les amphis), les ressources dispo à la BU... et ça me manque! Bizarre non? En tout cas c'est cool que ça te plaise, j'attends tes impressions après ce premier semestre!
    Bonne continuation.

    RépondreSupprimer
  3. Bonjour Christina!

    Merci de ton commentaire et d'avoir lu les posts qui sont je l'avoue très longs par moment. Pourtant en DUT c'est plutôt bien encadré les profs sont à l'écoute des élèves non? C'est ce que je croyais... En tout vas, une chose est sûre tu m'as donné le titre pour mon prochain article! Tu as tout à fait raison sur ce point là sur la fac car c'est exactement comme ça que je la vis. Que fais-tu maintenant?
    Bonne continuation à toi aussi, merci encore!

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je n'avais pas vu ta réponse! Les 2 ans de DUT ont été géniaux, c'est justement pour ça que je n'ai pas très bien vécu la suite de mon cursus à la fac... Je suis à la recherche du fameux premier emploi à temps plein ! Peut-être à l'étranger...
      A quand le prochain article? :-)

      Supprimer
  4. je viens d'adhérer a votre blog et j ai lu avec attention tes post et surtout ce dernier qui me donne deja une idee de l ambiance a la fac dont je vais bientot integrer ici au Senegal. Meme si les conditions sont largement inferieures que les votres avec les greves et autres.
    j’apprécie votre travail et vous souhaite bonne continuation.

    RépondreSupprimer