lundi 28 octobre 2013

DE L’HYPOKHÂGNE AUX BANCS DE LA FAC, UN NOUVEAU DÉPART


Après un long moment d'absence je reviens enfin, ce n'était pas par manque d'envie bien au contraire mais plutôt de temps: la fac c'est prenant moi qui pensais que c'était davantage les mains dans les poches j'ai pu voir et apprécier cet univers. Je voulais également patienter avant d'écrire un article  car le faire juste quelques jours après ma rentrée ne s’avérait pas être une bonne idée, j'avais peur que mes premières impressions soient vites balayées à mon plus grand soulagement, ce n'est pas encore le cas Je profite de ma semaine de vacances pour donner de mes nouvelles! 


  Le grand jour est vite arrivé. De quel grand jour je parle ? De ma rentrée à l’université pardi ! Après de très bonnes vacances qui m’ont permis de décompresser, j’étais fin prête à commencer une nouvelle année sur de bonnes bases. Beaucoup d’appréhension mais la première journée les a toutes réduites à néant. Tout est allé si vite, tout va si vite d’ailleurs. A peine arrivée en cours, je découvre que les professeurs nous distribuent un syllabus. Késako ? Alors pour commencer avec une première anecdote, un syllabus est un mot plutôt ancien, confession de mon professeur de civilisation pharaonique c’est un terme qui avait été utilisée par sa propre prof d’un autre temps lorsqu’il était lui-même étudiant. Ce fameux fascicule contient tous les détails des prochains cours ; les textes qui seront étudiés, les problématiques étudiées, les DST prévus, … Et bien entendu les bibliographies colossales qui m’ont un peu effrayé je l’avoue, car même l’an dernier je n’avais pas eu de biblio aussi exhaustive et précise. J’ai tant de choses à raconter mais je ne sais pas par où commencer, j’espère que je n’oublierai rien.
La fac est si grande (bon ce n’est pas non plus le château de Versailles) mais lorsque vous débarquez dans un endroit totalement nouveau, il y a un temps d’adaptation pour tout repérer notamment les différents amphithéâtres. Seule chose que vous ne pouvez pas perdre de vue, l’entrée de la fac, les machines à café, la cafétéria et la Bibliothèque Universitaire. Moi qui a un sens de l’orientation très limité pour ne pas dire quasi-inexistant j’ai pris du temps à tout localiser. D’ailleurs cette petite semaine de vacances risque de me troubler le peu de repères que j’avais réussi à acquérir.  

DIFFÉRENCES AVEC LA PREPA


è Vous êtes si libre que vous composez votre propre emploi du temps n’est-ce pas génial sérieusement ? Vous n'êtes plus dans l'obligation de suivre des cours qui ne vous intéresse pas ou que vous trouvez simplement soporifiques, libre à vous de choisir tous les cours que vous voulez suivre et mieux encore, c'est à vous de choisir les horaires auxquelles vous voulez assister aux cours, si vous n'êtes pas du matin, placez vos cours l'après-midi. Il faut bien un point d’ombre au tableau, le seul inconvénient étant les CM (Cours Magistraux) qui sont déjà imposés, impossible donc de changer l'heure. 
En revanche, ce qui m’a également valu une reprise à zéro est le jargon universitaire que tout bon étudiant se doit de maîtriser  J’ai toujours entendu parler de TD, CM sans vraiment y porter grande attention et intérêt jusqu’au jour où je dois absolument savoir ce que sont tous ces grands mots, les différences qu’il y a entre eux, leur importance... 

è Possibilité de garder son couvre-chef, capuche etc.… qui n’a jamais un jour voulu garder sa capuche parce qu’il avait froid ou tout simplement parce qu’il se sentait bien avec sa casquette sur la tête ? Bon, j’avoue que je ne trouve pas très respectueux le fait de garder une casquette ou un bonnet en plein cours mais je n’ai jamais compris pourquoi les CPE, proviseurs et surveillants nous couraient parfois après pour qu’on les retire. Franchement, je ne vois pas ce qu’il y a de gênant, ça n’obstrue en rien l’écoute d’un cours enfin peut-être qu’un gros bonnet en laine oui... Enfin bref, à la fac en tout cas celle où je suis, en entrant personne ne vous demande d’enlever quoique ce soit. Cela dit, on nous demande de présenter notre carte d’étudiant à l'entrée.

è Sortir selon son bon vouloir: c’est une chose que je trouve drôle mais à la fois impudente : certains étudiants sortent en plein cours et tous ne sortent pas parce qu’ils ont un autre CM/TD qui débute dans la minute qui suit mais parce qu’ils sont fatigués et ont envie de se requinquer en buvant un café ou en fumant une cigarette.


è Il nous incombe de compléter les cours car ceux-ci ne sont pas très détaillés, les lignes directrices nous étant données nous devons approfondir nos connaissances.

è Le rythme est soutenu, rapide surtout en CM mais il n’y a rien de malsain. Les enseignants ne vous répètent pas constamment ce que vous devez faire avec une note de pression dans la voix. Il va naturellement de soi que vous devez travailler à la fac car comme tout un chacun le sait, l’université est aussi malheureusement connue pour son manque « d’encadrement et de suivi » si vous échouez, il y a les rattrapages, si vous rater aussi ces derniers, vous pouvez vous réinscrire à la rentrée pour refaire toute l’année ou du moins rattraper les crédits qu’il vous manque. Sorte de cercle vicieux. Enfin, ce que je voulais dire c’est surtout que vous ne travaillez pas par obligation quelle qu’elle soit puisque si vous n’en avez pas envie, c'est à vos risques & périls !

è Moins scolaire : il n’y a pas de sonnerie qui sonne chaque heure pour marquer le début, la fin des cours et honnêtement c’est bien mieux comme ça. Je trouve que ça favorise la concentration on ne se demande pas « est-ce que ça a sonné ? » « C’était quelle sonnerie ? La première ou la deuxième ? » Peu importe car à la fac des sonneries il n’y en a pas. J’oubliais, exit le CDI, place à la BU !

è Lors des exposés (chose dont je vais bientôt parler) si vous n’avez pas votre ordinateur, le prof vous laissera volontiers utiliser le sien à condition que « votre clef USB ne soit pas infectée d’un quelconque virus » d’ailleurs, clef USB  est souvent synonyme de PowerPoint ce dont les profs semblent raffoler.

è Ponctualité très relative : les cours commencent à 8h00, certains étudiants arrivent très souvent trente minutes plus tard, comme si de rien n’était et interrompent donc le cours ou l’exposé. Plus étonnant encore, le prof ne dit rien, il se contente parfois de lancer quelques regards désapprobateurs/noirs et regarde sa montre pour faire comprendre à l’étudiant que l’heure est la même pour tous.

è Cours non participatif : Je parle essentiellement des cours de langues, c’est ce qui est très dommage, il y a peu ou prou d’échanges ; si vous avez une question vous êtes bien évidemment remercié de la poser car il arrive que beaucoup n’aient pas compris quelque chose mais que personne n’ose demander de plus amples précisions. Alors oui, les cours de langue où les profs attendaient que l’on répond à leurs questions parfois très simples me manquent terriblement.

Les autres bonnes nouvelles pour moi ?

Les galères de trains appartiennent désormais au passé. Il y en a après tout ça semble faire parti intégrante du RER B. La SNCF a enfin décidé d’ouvrir les yeux sur la situation déplorable & insupportable que devaient subir les usagers du RER B. Des embellies appréciables ont été faites pour améliorer la circulation des trains qui passent dorénavant chaque 3 minute environ aux heures de pointes. Ce qui équivaut à moins de stress car sortir de chez soi le matin aux aurores et subir le parcours du combattant tout en se disant « Je vais arriver en retard, il faut absolument que j’ai mon train » courir, arrivé essoufflé et finalement le rater, ça met dans un sacré état pour la journée et d’ailleurs ce n’est pas très sain à long terme, ça mène à l’usure physique et psychologique.

Mon temps de trajet n’est plus si long : Lorsque tout va bien, ce qui est à peu près le cas depuis le début de l’année (je n’ai eu aucun retard causé par les transports hourra !) je mets environ 30 minutes pour arriver à la fac ce qui est génial ! Cela peut paraitre anodin mais, par exemple le soir en rentrant lorsque je finis à 17h00, je suis chez moi avant 18h00 ce qui n’était pas le cas l’an dernier. Simple détail mais cela fait un bien ineffable.

Continuons avec une anecdote qui n’est pas très en ma faveur, dès le début comme je le disais, les profs nous ont distribué un fascicule qui contient les dates des prochains devoirs etc. j’ai écopé d’un devoir pour la semaine qui suivait mais je trouvais que c’était beaucoup trop rapide, dès la première semaine de cours. J’avais besoin d’un peu de temps pour réaliser que j’étais bel et bien à la fac. (Non, je ne me cherche pas des excuses plus farfelues les unes que les autres) Je n’ai donc pas fait ce devoir croyant que je pourrai le remettre à la prof la semaine d’après en me confondant d’excuses bien trouvées & tournées, assurant que je suis prête à encourir des sanctions (on se croyait presque au tribunal) pour ma note étant donné le retard flagrant et quelque peu volontaire. La semaine où j’étais fin prête à le rendre, sa collègue m’interpelle au début du cours pour me dire qu’il y a un problème avec mon exposé - parce que oui, nous devons présenter un exposé dans chaque matière à défaut d’en avoir un à oral, il doit être réalisé à l’écrit – je me dis qu’elle a du se tromper d’étudiant puisque j’avais bel et bien choisi un sujet. Quelques minutes avant la fin du cours, elle me rappelle que je dois impérativement venir la voir pour régler ce problème. Finalement, j’ai dû reprendre un autre sujet, ce qui veut dire, effectuer à nouveau des recherches fastidieuses pour savoir quels ouvrages je vais utiliser pour mon nouveau sujet…   Les conséquences que j’en tire ? Eh bien, moi qui croyais lesenseignants de fac totalement magnanimes face aux étudiants paresseux je me suis réveillée et suis sortie de ma douce rêverie. En fait, je m’estime tout de même chanceuse car la prof aurait très bien pu me mettre un zéro pointé mais au lieu de ça, elle m’a laissé une occasion de me rattraper… je lui en suis réellement reconnaissante.  
Petite précision, les fameux exposés sont réalisés devant toute la classe (seulement en TD) cela change complètement d’avec l’hypokhâgne où l’exposé c’est-à-dire la khôlle est faite uniquement en présence du professeur. Pas très évident pour les personnes timides qui n’osent pas prendre la parole devant une audience.

Bref résumé de mes impression sur mon début d'année à l’université : je suis agréablement surprise de voit que finalement moi qui avait une aversion pour la fac j’apprécie ce milieu car je m’y sens bien (en tout cas il est clair que comparé à l’an dernier je suis comme un poisson dans l’eau) j’ai aussi été très impressionnée par les amphithéâtres. Moi qui n’avais encore jamais assisté à un cours en amphi j’ai trouvé cela très solennel (ça semble fort et peu adéquat comme terme mais c’est l’impression que j’en ai eu :  lorsque le cours est très intéressant, il n’y a pas un bruit si ce n’est le bruit des doigts sur les claviers d’ordinateurs). Ainsi donc, vous l’aurez compris, encore une fois j’ai eu tort : l’université c’est cool et j’aime ça. Je réapprends à travailler par plaisir, à faire des devoirs, effectuer des recherches avec réelle passion sans aucune impression de contrainte ou de fainéantise. de plus, ce qui me fait aimer davantage l'université c'est cette nouvelle perspective sous laquelle nous apprenons/traitons les choses: étudier des périodes dont on nous parle à peine au collège/lycée, voir les choses sous un nouvel angle, avec d'autres sources très diversifiées est tout simplement excellent. 

samedi 14 septembre 2013

RUE DES CITES

Il y a un moment déjà que je pense à écrire sur la cité parce que j’ai une ribambelle de choses à dire. Je l’ai fait pendant un an sur paris, pourquoi ne pas m’être intéressée plus tôt à sa banlieue ? De peur d’être trop subjective j’avais mis cette idée de côté mais tout bien réfléchi je pense que j’ai suffisamment de hauteur pour pouvoir le faire. 
Contrairement à ce que la majorité des Français croient, la vie à la cité n’est pas rythmée par des coups de kalachnikov, la tess comme on disait, est un ghetto rose mais attention pas au sens propre ; ce n’est pas non plus le Bronx ou Harlem, mais en dépit de tous les problèmes qu’il peut y avoir on s’y sent bien, tout le monde se connait des plus petits aux plus grands, tout le monde se salue et se respecte.  La banlieue ce n’est pas que de la violence, la banlieue ce n’est pas que des insultes qui fusent à tout bout de champs, la banlieue? Je vais vous dire comment moi je la conçois... 


Dans ma cité il y a des mecs qui tiennent les murs, des mecs qui fument, des mecs qui draguent les filles qui ne sont pas du quartier, des mecs qui friment en moto les beaux jours, des mecs musclés sur qui de nombreuses filles bavent en les voyant et s’imaginant à leur bras, des mecs plutôt doués pour les tags ou le rap, des mecs qui font un tas d’activités plus ou moins légales, des mecs qui s’habillent en noir de la tête aux pieds, des mecs qui tiennent à leur casquette autant qu’à leur paquet de cigarettes, des mecs qui s’accrochent à leur sacoche et à son contenu, des mecs qui nous demandent où on va et avec qui dès lors qu’on sort habillées différemment, des mecs qui nous disent de ne pas rentrer trop tard, des petits mecs qui veulent prendre la relève des plus grands en suivant leur passé de délinquants, des mecs qui n’ont pas encore compris que la rue détruit, des mecs qu’on ne voit plus parce qu’ils sont en prison, des petits frères qui veulent faire comme leur grand frère, des petits qui tournent mal, des petits qui à force de fréquenter la rue ne connaissent plus que ça et ne peuvent plus s’en passer, des petits merdeux qui arrachent des sacs à la sortie de la gare, qui contribuent ainsi à la propagation d’une image plus que dépréciative de la banlieue, des mecs qui croient que faire de la prison fera d’eux des bonhommes, des mecs qui croient que la prison c’est la case où passer pour prouver qu’ils sont devenus grands, des mecs qui ne font rien pour s’en sortir et qui attendent naïvement qu’un employeur vienne les chercher en bas de leur bâtiment, des mecs qui refusent maintes et maintes fois des emplois sans raison valable, des mecs accro à toute sorte de choses, des mecs qui ne croient plus au système scolaire, des mecs qui comptent sur le beau système de solidarité français pour subvenir à leurs besoins, des mecs qui pointent au pôle emploi, des mecs sans diplômes certains n’ont même pas le bac, des mecs qui trainent toute la journée stupidement à côté d’un bar comme s’ils  étaient dépendants à l’alcool et comme s’ils étaient SDF alors qu’ils ont une famille et un foyer plus que chaleureux, des mecs qui sombrent peu à peu dans la drogue et son engrenage, des mecs qui débutent comme simple guetteur mais qui finissent par en consommer et deviennent dealers, des mecs qui pourtant ont l’air d’être sobres une fois rentrés chez eux, des mecs qui sont déscolarisés alors qu’ils n’ont même pas atteint l’âge pour, des mecs qui veulent à tout prix se faire de l’argent, des mecs qui font des choses illégales croyant qu’ils vont se faire un max d’argent, des mecs qui se croient à l’abri de la justice, des mecs qui insultent les forces de l’ordre dès lors qu’elles passent dans la cité, des mecs qui commettent des délits qui entraînent des perquisitions qui réveillent toute la famille à des heures improbables.


Ces mêmes mecs ont brisé le cœur de leur mère, celle qui pour ils se disaient prêts à tuer s’il le fallait, celle qu’ils considèrent comme leur reine, ces reines sans couronnes, elles souffrent atrocement mais restent fortes pour les petits frères et sœurs qui sont aussi là, elles se démènent pour eux, pleurent chaque soir en silence, demandez-leur comment elles vont ce sera toujours « Hamdoullah tout va bien » alors qu’en réalité leur cœur crie dans un mutisme assourdissant leur douleur, ces mères ne peuvent dire que tout va mal, ces mères tu ne les vois pas dans confessions intimes, ces mères ont honte de ce que sont devenus leur fils et mentent prétextant un voyage entre amis ou un déplacement professionnel lorsqu’on leur demande où se trouve le plus grand, alors qu’en réalité il est à Fleury, Meaux, Fresnes… Elles ont le cœur en morceaux lorsqu’elles pensent à tous les sacrifices qu’elles ont du faire, ont davantage mal parce qu’elles se disent qu’elles ont fait tout ça en vain mais gardent espoir quant à leurs autres enfants. Des mères fortes, des mères que rien n’arrête pas même la maladie, ni même les galères de transports pour aller faire les courses, leur tristesse et leur chagrin elles le gardent au fond de leur cœur en si piteux état espérant que demain tout ira mieux.


Les petites sœurs dans tout ça ? Elles se retrouvent sans repères parce que leur grand frère est en prison depuis bien trop longtemps, les réunions de famille ne se font plus dans le salon mais au parloir en 30minutes chrono, une affreuse sonnerie pour y mettre fin, les samedis matin lorsqu’ils ne sont pas occupés par des obligations scolaires, elles se lèvent tôt pour ne pas faire un parloir fantôme à leur grand frère qu’elles aiment tant mais à qui elles en veulent terriblement parce qu’il fait souffrir consciemment celle qui les a tous mis au monde, parler au grand frère ne se fait plus que par courrier. Elles grandissent et hélas le grand frère n’est pas là pour assister aux évènements marquants de leur vie tels l’obtention du baccalauréat ou du permis. Ces petites sœurs ont peur parce que le grand frère qui leur avait promis d’être toujours là pour les protéger quoiqu’il arrive ne l’est plus, elles ont peur et redoutent l’avenir, ce grand frère qu’on dit délinquant était parfois un vrai chaton à la maison avec ses cadets leur manque terriblement. Ces petites sœurs font de leur mieux pour s’en sortir et briller à l’école, ces petites sœurs ne veulent pas avoir le même parcours que leurs aînés  aussi paradoxal que cela puisse paraître  elles ne veulent en aucun cas décevoir leurs grands frères qui les ont abandonné à la Tess, ces grands frères qui sans conteste n’ont pas été à la hauteur. Ces petites sœurs sont des battantes et ne se laissent pas marcher sur les pieds, elles ont du caractère, elles ne veulent pas qu’on dise d’elles qu’elles ont mal tourné à l’exemple de beaucoup d’autres, elles ne veulent pas non plus avoir une sale réputation, ces petites sœurs osent parler de ce dont les médias ont peur et sont prêtes à défendre avec leurs griffes s’il le faut ces grands frères en prison, ou qui traînent en bas des bâtiments à longueur de journée sans aucun but précis, elles sont parfois en colère contre leur milieu social mais font de leur mieux pour faire bouger les choses, elles ont la rage de vaincre, ces petites sœurs sont des lionnes mais à la fois des êtres si vulnérables qui espèrent secrètement qu’un jour elles aussi elles rencontreront leur prince charmant, qui les protégera de tout, de rien, qui les fera se sentir exceptionnelles, elles croient en l’avenir, au progrès, au réveil de la banlieue française, à l’éducation, à la scolarisation... En fait, tout ce qu’elles veulent c’est rendre fier leur grand frère, leur père et leur mère et qu’on cesse enfin de regarder la banlieue comme une zone délétère où on risque chaque jour sa vie comme si l’on jouait à la roulette russe, comme si des bombes anti-personnelles étaient cachées à chaque coins de rues, devant chaque cité.

Ces mecs, on les considère un peu comme nos grands frères, ils nous mettent en garde contre ce qu’ils appellent la vie et ses ruses, certains de ces mecs ne sont peut-être pas des modèles à suivre mais on les estime tout de même. Ces mecs de cité souffrent eux aussi, ils souffrent des stéréotypes et de l’image abjecte qu’on donne d’eux à la télé, ils en ont plus qu’assez d’être assimilés à des fainéants, des couards, des pyromanes, des tagueurs à des jeunes qui ne veulent pas se bouger, qui n’ont aucune ambition, aucun avenir. Ces mecs souffrent également des discriminations à l’embauche parce qu’ils sont noirs, arabes, qu’ils viennent de cité et qu’ils ont peut-être un passé de délinquant, un casier judiciaire plus ou moins lourd, les employeurs prônent le droit à l’erreur, mais ne l’appliquent pas. Ces mecs souffrent des contrôles d’identités à répétition et injustifiés d’où le fait qu’ils pètent parfois les plombs, le plus ironique dans tout ça, c’est que ces mêmes agents de police les connaissent tous et pourraient vous dire où ils habitent, citer leur nom, prénom, nombre de frères et sœurs, ces mecs en ont plus qu’assez que les force de l’ordre les arrêtent à tout bout de champs prétextant un permis non en règle, un excès de vitesse… Les gens ont tendance à omettre le fait que ces mecs de cité ont aussi un cœur, qu’eux aussi pleurent, oui, tous les hommes pleurent, c’est juste que certains se cachent pour pleurer.

Mais il y a aussi et surtout des mecs qui nous considèrent nous les filles comme leurs petites sœurs, des mecs qui nous ont vu grandir, des mecs qui nous ont vu aller & venir de l’école chaque jour, des mecs qui nous incitent à continuer toujours plus loin nos études, des mecs qui nous mettent sans cesse en garde contre les autres mecs, des mecs qui nous répètent incessamment mais avec bienveillance de faire attention à nous, des mecs plein de contradictions puisqu’ils ne veulent pas que l’on sorte avec un « mec » de peur d’être abusée ou d’aller trop loin, mais qui pourtant changent de copine comme de numéro de portable, des mecs qui prenaient notre défense quand on se battait à la cité pour un rien. Vous savez, dans ma cité il y a aussi des mecs qui s’en sortent, des mecs qui ont un bon taf, des mecs qui font la fierté de leur famille et même de la cité, des mecs qui ont compris que lorsqu’on voulait quelque chose, le seul moyen de l’obtenir est de s’en donner les moyens et de travailler d’arrache-pied à sa réalisation, des mecs qui suent pour s’en sortir, des mecs qui essayent de remettre sur le droit chemin ceux qui se sont égarés en route, des mecs qui tentent de faire prendre conscience aux plus flemmards/traînards que la rue, c’est pas l’avenir, des mecs qui croient en un avenir meilleur, des mecs qui n’accusent pas la France de tous leurs maux et qui souhaitent que cette dernière en face de même. Des mecs qui ont des diplômes, des mecs qui savent s’exprimer convenablement et comme qui dirait en « bon français », des mecs qui savent manier la langue de Molière d'une façon très surprenante, des mecs qui ont réussi à faire bouger les choses, des mecs qui tentent par tous les moyens de redorer l’image de la banlieue, il y a aussi des mecs forts, des sportifs, des mecs qui aident les mères lorsqu’elles sortent du supermarché et qu’elles ont fait leurs courses pour le mois. 

Ces mecs de cités on les aime malgré tous les défauts qu’ils ont, malgré le fait qu'ils soient parfois trop protecteurs on les aime, ah ça oui, et on espère simplement qu’un jour ils se réveilleront et prendront conscience que le temps file et qu’ils en ont perdu suffisamment et qu’il est grand temps qu'ils se construisent un avenir dont eux même seraient bien plus que fiers. Ces mecs de cités aimeraient aussi qu’on arrête de montrer que les mauvais côtés de la banlieue à la télé, ils aimeraient qu’on arrête de tous les assimiler à des casseurs, des vaut riens, des profiteurs, des assistés. Ces mecs et ces filles de cités ne veulent qu’une chose, qu’on arrête enfin de tenir des propos fallacieux et incohérents sur la banlieue et ses cités, pour savoir ce qui s’y passe, venez simplement y faire un tour et vous verrez que nos cités sont pleines de talents cachés qui ne participent pas à la France à un incroyable talent, pleines de jeunes hommes et de jeunes femmes qui rêvent d’avoir autre chose que des tours comme horizon.

jeudi 1 août 2013

WHAT COMES NEXT ?



Et après ? L’hypokhâgne c’est fini. J’en ai parcouru du chemin, j’en ai rencontré des embuches, j’en ai eu des doutes, j’en ai eu des moments d’angoisse, je me suis sentie pas à ma place, j’en ai versé des larmes, j’en ai accumulé de la fatigue nerveuse et physique, je me suis sentie maintes fois incomprise de tous, étrangère telle un OVNI,  j’ai eu cette idée d’échec qui me collait à la peau… Il n’y a qu’à lire les précédents articles pour voir à quel point j’étais parfois en totale contradiction avec moi-même, parfois encore, démesurément cruelle envers ma personne… Que de contradictions ; à certains moments, on sent que j’avais encore une once d’espoir quant à faire une khâgne, à d’autres en revanche, on a simplement envie de me dire « ça suffit les pleurnicheries, sèche tes larmes c’est insupportable et ridicule cet état d’esprit» J’avoue que c’est un peu ce que je pense, j’en ris presque à la relecture de certains posts. Je me dis aussi que je ferai mieux d’en supprimer certains parce que je les trouve affreusement niais mais… ils me permettent de voir quel chemin j’ai parcouru, comment mon avis a évolué : en passant par les Grandes espérances, la Désillusion, la Chute, l’Espoir perdu, l’Echec, le Pardon, le Moi Retrouvé. Aujourd’hui j’accepte tout cela, je ne suis plus dans le déni : certes l’année ne s’est pas déroulée comme je l’avais tant espéré mais il en est ainsi cela ne peut que m’être bénéfique et m’apporter un plus dans mon expérience personnelle, il y a pire que cela et puis ce n’est pas comme si tout était définitivement terminé, je vais à la fac à la rentrée. J’avoue que j’ai quelques appréhensions mais c’est simplement parce que c’est à nouveau un monde qui m’est inconnu. De plus, pour être honnête je n’ai jamais considéré sérieusement l’option de la fac pour moi, ce n’était pas un choix admissible,  je ne voulais pas la côtoyer ni même la fréquenter c’était simplement hors de question que j’aille à la fac j’en avais pour tout dire une aversion ineffable. Pourquoi ? La raison est simple ; à la fac, vous n’êtes rien de plus qu’un vulgaire numéro et je pense que c’est ça qui m’effrayait je ne voulais pas être reléguée à un simple numéro. Mon avis a aussi bien changé sur ce sujet et je suis bien déterminée à mieux faire que cette année.
Je dois aussi le confesser je ne considère plus mon année en hypokhâgne comme un abominable et détestable échec dont je ne me remettrai jamais, que je ne me pardonnerai jamais. Sur le coup de la déception, je le pensais bien évidemment mais depuis, (je vous l’accorde ça ne fait pas si longtemps que ça) le temps est passé et c’est suffisant pour moi afin de relativiser et de ne plus y penser avec autant de pessimisme et d’en avoir un souvenir si amer. Le temps adoucit tout. Je dois tout de même admettre que certains sujets seront sensibles et en parler avec détachement sera difficile mais laissons le temps au temps j’ai bon espoir. J’ai plutôt cette force à aller de l’avant. Des tribulations grandioses pour cette année qui vient de s’achever, pas de regrets comme je l’ai souvent dit si ce n’est le choix de l’établissement car si c’était à refaire je répondrai à l’appel. La prépa on en veut toujours plus. Il faut voir les bons côtés de la fac, j’aurai plus de temps l’an prochain pour faire des choses que je ne pouvais en aucun cas faire cette année. Pour finir, je suis beaucoup plus sereine et j’envisage les choses avec beaucoup d’espoir comme je l’ai déjà dit : Le meilleur reste à venir.

dimanche 28 juillet 2013

LE CLAP DE FIN ?


Vous êtes nombreux à vous interroger quant à la suite du blog. Vais-je le continuer ou symboliquement y mettre fin car oui, l’année, elle est bel et bien terminée, l’hypokhâgne ne sera plus qu’un lointain et douloureux souvenir étant donné que je ne passe pas en khâgne… Banlieusarde Hypokhâgneuse à Paris…  J'en ai parcouru du chemin depuis septembre 2012... Et aujourd'hui en y repensant je suis plutôt fière de moi même si, il est vrai que le passage en khâgne a été pendant un très long moment ma motivation par excellence, la raison pour laquelle chaque matin en dépit du manque de sommeil et de l'appel plus que tentant de mon lit, je me levais.
Je ne mettrai pas fin au blog, cela peut sembler étrange mais il y a encore de multiples sujets que je n’ai pas traité et puis je pense que le blog pourra encore être utile à certains qui redoutent l’univers de la prépa qui ont un tas de questions sans réponses parce que même si internet répond à une multitude de nos interrogations beaucoup de réponses sont incomplètes. Le monde de l’hypokhâgne reste encore que très peu traité dans toutes ses dimensions et c’est précisément pour cela que je continuerai mon blog car je parle sans langue de bois quitte à déplaire à certains ou même en effrayer d’autres. J’ai reçu des messages me disant que mon blog est inquiétant, qu’il donne peur… C’est une réalité à prendre en compte au même titre que tous les autres témoignages car vous êtes tous sans savoir que c’est une filière pénible bien qu’intéressante. Que voulez-vous que j’y fasse ? Que je retape tous mes articles pour que mon expérience convienne à une vision particulière qui circule sur la prépa, que tous mes dires concordent avec le discours officiel ? Impossible. Je peux éventuellement changer d’avis, faire en sorte que mon écriture ne soit pas très poignante/agressive mais jamais je ne décrirai un univers dans lequel je n’ai pas été : j’ai été malheureuse du début à la fin de l’année et ce fait restera éternellement comme il est. Mon année fut pitoyable : j’ai perdu le goût du travail et de l’effort. Moi qui aimais sincèrement travailler et apprendre me suis retrouvée peu à peu à exécrer le travail en parti parce que j’avais l’impression que je n’avais aucun plaisir à apprendre mais que je le faisais car je n’avais pas le choix. Si je voulais tenir la face, si je voulais avoir des notes correctes c’était la solution : apprendre, apprendre, apprendre encore et toujours, ingurgiter des données telle une machine… Je pense que personne n’aime ça du moins ce n’est pas mon cas, apprendre oui, mais pas comme une machine sans utilité, avec plaisir sinon tout ce que vous « apprenez » est oublié à la minute où votre DST est terminé. J'ai compris que l'hypokhâgne n'était pas pour moi dès lors que je me suis rendue compte qu'aucune semaine ne passait sans que je ne compte les jours qui me séparait des vacances, aucune journée ne passait sans que je ne regarde l'heure plus de 5 fois, sans que je ne compte le nombre de minutes qu'il me reste à purger avant la pause. J'ai malheureusement eu très peu de journées durant lesquelles je prenais plaisir à être en cours. 
Fini les jérémiades tout cela pour dire que je ne m’apitoie pas sur mon sort qui est en fin de compte pas si tragique que ça. Ce sont les vacances, je les ai tant attendues que je ne peux passer mon temps à me plaindre. 


PS: Aux futurs hypokhâgneux: travaillez bien, j'espère que votre énorme bibliographie est déjà bien entamée et que bon nombre de vos œuvres sont fichées & apprises! Rassurez-vous c'est une plaisanterie; les vacances sont aussi et surtout faites pour se détendre.. mais pas trop non plus, vous n'avez quand même pas déjà oublié que vous vous êtes engagés pour 1,2,3 voire 4 ans pour les plus coriaces
Pour moi, il n'y a malheureusement pas de biblio longue de 10 pages.

lundi 1 juillet 2013

CE A QUOI VOUS DEVREZ INCONTINENT RENONCER DES VOTRE ENTRÉE EN HYPOKHÂGNE

Elève de Première ou Terminal L,S,ES? Te reconnais-tu? Parfait, ce message s'adresse tout particulièrement à toi! Sache avant tout que tu ne dois pas te rabaisser ou te censurer; tu peux être pris dans n'importe quelle prépa même à Henri IV, Chaptal, Marcellin Berthelot... Pour être admis en hypokhâgne il faut et suffit que tu sois sérieux, que tu aies toujours fourni un travail rigoureux et que tes professeurs t'encouragent. Peut importe si tu as "raté" une des épreuves anticipées bien qu'elles soient un énorme avantage pour ton admission dans un prestigieux lycée car certains s'y fient énormément. A titre d'exemple personnel, j'ai eu une note catastrophique en mathématiques mais ce n'a pas été en ma défaveur puisque je suis dans un des meilleurs lycées parisien.Vise haut, vise loin aussi loin que tes capacités et ton culot te le permettent. La confiance en soi est primordiale pour être en hypokhâgne, certes, tu connaîtras des moments de pure solitude, des moments horribles mais c'est l'une des facettes de l'hypokhâgne que personne ne doit nier, tu as toi même du te rendre compte depuis bien longtemps que la vie n'est pas ni ne sera toute rose comme le dépeignent les fameux films Disney. Je ne dis pas que tu dois être infecte avec tes futurs khâmarades bien au contraire, ils s’avéreront des compagnons essentiels à ta longue et éprouvante aventure. Ne fais surtout pas comme je l'ai fait dès le début car tu le regretteras tôt ou tard. Crois moi.

- Tu es quelqu'un qui a comme qui dirait "la fibre sociale?" Tant mieux, fonce découvre les gens, apprends à les apprécier!

- Tu es quelqu'un de plutôt solitaire, qui ne se mélange pas facilement? Tu auras de très gros efforts à faire mais quoi que tu fasses, essaies au maximum d'aller vers les autres et de montrer que bien que tu as l'air au premier abord timide/réticent tu es incroyablement intéressant, car oui, tu l'es tu n'as qu'à faire sortir ce qui est déjà en toi. Cet personne, tu doit l’exalter à sortir de toi car ce n'est pas un nouveau moi que tu créeras de toute pièce.

Ce que je me dois de faire de prime abord est de casser les clichés sur l'hypokhâgne, on dit que tu n'auras plus de vie sociale, que tu seras enfermé chez toi ou dans les bibliothèques tout le weekend end, tous les soirs... Que de blablas! Il est vrai cependant que les bibliothèques tu fréquenteras, sur certaines sorties tu devras mettre une croix. Certaines distractions tu oublieras. Il faut savoir faire des sacrifices dans la vie, c'est comme ça. Alors, oublie de suite que tu n'auras pas de vie sociale, c'est archi-faux. Et puis après tout qu'est-ce qu'une vie sociale? Parler avec tout plein de gens que tu connais à peine, des individus avec qui tu auras échangé quelques mots sur les réseaux sociaux? Ou bien est-ce plutôt sortir tous les vendredis et samedis soirs, faire la bringue et rentrer chez toi tout défoncé? Les jeunes sont étranges de nos jours. Enfin bref, ça n'est que mon avis, une vie sociale se travaille partout mais surtout dans la vraie vie. Tout est une question d'organisation. Si vous n'avez rien d'autre à faire en rentrant chez vous après les cours, tout va pour le mieux vous avez un avantage énorme. Si vous ne reportez pas tout au weekend pour travailler tout ira bien parce que qu'on se le dise, le weekend est insuffisant pour tout faire, il passe à une allure folle et lorsque vous vous rendez compte que malheureusement vous n'aurez pas le temps d'achever tel ou tel devoir il est déjà trop tard car les nuits blanches à répétitions ne sont pas non plus une solution saine à long terme, il viendra forcément un moment où vous ferez ce qu'on appelle un ""burn-out". En toute honnêteté, travailler sérieusement même pendant la semaine est primordial car même si une soirée semble peu lorsqu'on doit travailler et qui plus est lorsque l'on est en hypokhâgne  est pourtant énorme vous pouvez faire tellement de devoirs que ce soit préparer une khôlle, finir un DM ou bien le commencer...  


Tu devras renoncer à une kyrielle de choses, certaines s'imposeront d'autres seront des choix douloureux & pénibles mais nécessaires...

* Sortir tous les soirs à moins d'habiter un quartier proche de l'établissement ce sera impossible de t'amuser chaque soir ou de fêter le moindre événement. Il t’incombera de choisir entre être studieux ou faire la bringue comme si tu prenais une "GAP YEAR"

* Ne plus fréquenter certains de tes amis. C'est sans conteste une des choses les plus difficiles peut être que vous ne serez pas tous concernés mais bien souvent qui dit entrée en hypokhâgne dit aussi vide dans sa bande d'amis à cause de plusieurs raisons dont les différentes filières dans lesquelles chacun s'est engagé certaines sont incompatibles; tu auras le temps quand la majorité seront en partiel, stage... Tu seras obnubilé par tes concours blancs quand d'autres seront en vacances, en période creuse... 
Le plus douloureux dans tout cela, c'est de voir que certaines personnes avec qui tu étais proche et avec qui tu as partagé bien plus que de simples années de lycées ne prennent même pas la peine de savoir comment tu vis ton année d'hypokhâgne si physiquement et moralement tu tiens le coup.. (Ok, je fais encore une fois une digression je ne peux m'en empêcher car oui, je suis exaspérée de constater qu'il y a beaucoup trop d'individus qui ne sont pas reconnaissant, figurez-vous que l'an dernier lors des tant attendus résultats du Bac lorsque j'ai vu que j'étais admise et qu'une amie que j'apprécie énormément ne l'étais pas je n'ai pas laissé éclater ma joie et mon soulagement par respect à son égard et toute l'après-midi au lieu d'aller fêter comme il se doit ma réussite avec des amis je suis restée avec elle, je l'ai aidé à préparer ses oraux de rattrapages lui fournissant absolument tout: cours, fiches, plans que les professeurs nous avaient donnés en fin d'année au cas où nous passerions les oraux. Comme c'était prévisible très peu de personnes avaient pris en note ces plans et conseils contrairement à moi alors que je ne faisais absolument pas partie de ces élèves qui étaient susceptibles d'avoir leur bac au deuxième tour. Cette dite amie qui était également en prépa cette année ne s'est pas foulée pour prendre de mes nouvelles ne serait-ce qu'une seule fois cette année. 

* Certaines sorties le weekend: avant première, festivals & expos en tout genre car la masse de travail à faire ne te le permet aucunement. 

* Certains repas bien que cela soit à éviter. Sauter le petit déjeuner, le dîner parce que l'on veut dormir plus, se coucher plus tôt  achever à tout prix un devoir... Je ne le conseille pas mais après tout chacun son métabolisme nous n'avons pas les mêmes besoins. 

* Certaines séries TV que l'on se délecte à regarder en rentrant le soir, des streamings...

Pour finir, je serine ce que j'ai déjà dit plus haut à savoir qu'être organisé est aussi une des clefs pour réussir son année, il est vrai que bon nombre de personnes sont tout à fait bordéliques et s'en sortent mais pour éviter le surmenage et tout ce qui suit mieux vaut savoir où l'on va et respecter des lois que l'on s'impose avant qu'elles ne s'imposent d'elles mêmes! Ah, j’oubliais quoi qu'il puisse arriver lors de ton année ne te décourage pas; si tu as été sélectionné parmi tant d'autre dossiers c'est parce que tu es capable de réussir donne t'en les moyens prouve aux professeurs qui t'ont choisi qu'effectivement ils n'ont pas eu tort de croire que tu pouvais le faire. Quant à ceux qui patientent péniblement pour les résultats du Bac je vous souhaite bien du courage en espérant que votre future année d'hypokhâgne vous apporte ce dont vous espérez. Quant à ceux qui attendent également les résultats des épreuves anticipées, vous avez une chance inestimable puisque vous avez encore le temps de réfléchir à quelle prépa choisir, faire les portes ouvertes et surtout, avoir d'excellents résultats lors de votre année de Terminale ce qui vous ouvrira les portes de cette voie dite prestigieuse et qui plus est aux établissements les plus prestigieux! 

dimanche 23 juin 2013

BILAN DE MON ANNEE D’HYPOKHAGNE

Ce fut une année mémorablement misérable. C’est seulement à la fin que je suis capable de l’admettre j’en suis déçue parce que je pensais vraiment que cette année serait exceptionnelle et magique... Le Destin en avait décidé autrement. Ce fut horriblement dur, maintes fois je me suis sentie seule, abandonnée, sans personne, à la dérive… Ce fut éprouvant mais j’y ai survécu et je ne compte pas m’arrêter sur cet échec. Je reviens donc sur ce que l’hypokhâgne était censée m’apporter, ou du moins ce que je pensais qu’elle m’apporterait :


Sur le plan humain :

è Des amis de longue date. On dit souvent que l’hypokhâgne vous permet de vous faire des amis pour la vie. C’est faux pour moi à l’exception de quelques personnes. 

è De nouvelles connaissances. Pas tant que cela du moins pas autant que je l'espérais... J'avais l'an dernier à cette même période parlé avec mes futurs khâmarades sur un forum dédié aux futurs hypokhâgneux  parisiens mais hélas nos conversations étaient que virtuelles puisque de toute l'année aucun d'eux ne m'a parlé. C'est vous dire à quel point parfois il vaut mieux ne pas s'enthousiasmer vite car au bout du compte on en ressort simplement déçu. 

è Des moments d’entraide à la venue des CB ou d’un DST qui porte sur une bibliographie énorme, certains sont affreusement égoïstes et se fichent royalement que vous ayez un temps de trajet pénible & long des tâches ménagères à effectuer en rentrant le soir et que de fait vous n’avez pas assez de temps pour travailler car oui une journée dure malheureusement 24h.

è Un brassage social inoubliable que tous les élèves venant de milieux plus ou moins aisés, citadins, provinciaux se parleraient mais c’est surtout le contraire qui a eu lieu puisque comme on pourrait s’y attendre les parisiens de souche restaient entre eux et organisaient leurs répugnantes soirées où l’alcool coulait à flot et j’en passe… Les plus « modeuses » également à parler de la prochaine fashion week, ouverture de magasin, inauguration. Les férus d’art des vernissages, des expos à ne manquer pour aucune raison. Chacun son mode de vie, chacun ses activités extra-prépa donc à chacun ses dits amis. Ironie bien entendu puisque la plupart des gens ne s’intéressent pas réellement à qui vous êtes, ils ne se basent que sur l’image que vous leur envoyez.

Sur le plan scolaire :

è J’étais persuadée que j’allais acquérir une méthode de travail hors norme. Mais rien de tout cela. A mon grand dam, cette année j’ai plutôt fait la connaissance de la flemme et de la fainéantise. L’organisation, le savoir-faire méthodique des plans en III parties ne sont que mirages rien de tout cela ne m’a été prodigué. Pire encore j’ai même l’affreuse sensation de n’avoir rien appris cette année, l’an dernier j’ai tellement appris sur tout. Ça parait pourtant paradoxal car tout doit être plus poussé & approfondi en hypokhâgne. J’ai cru que je parviendrai à faire des dissertations en lettres sur des sujets improbables et atrocement complexes. Que nini ! J’en éprouve que du dégoût moi qui jadis adorais le français, m’enthousiasmait à réciter des règles de grammaire que la plupart des gens ont vite oublié !

è Une culture générale monstre. Je pensais que j’allais apprendre une telle quantité de choses que j’en serai moi-même impressionnée  mais non encore une fois, j’ai plutôt l’impression de faire face à ce que je ne sais toujours pas. Il y a certaines lacunes qu’on ne peut combler arrivé à un certain âge et c’est terrible.

Cet article est court mais tout au long du blog j'ai fait part de mes déceptions, doutes je ne voie donc pas l'intérêt de ressasser. Je finirai simplement sur ceci: mon année d'hypokhâgne fut définitivement un désastre et ne m'a aucunement apporté tout ce dont j'espérai mais pire encore, je ne m'attendais assurément pas à cela j'avais imaginé tous les scénarios mais certainement pas ça. 


mardi 18 juin 2013

LA RELATION PROFS-ELEVES


LES MEILLEURS PROFESSEURS SONT DANS LES ZEP.

Que de moqueries lorsque l’on parle des ZEP. (Zones d’Education Prioritaires) mais laissez-moi vous dire, les meilleurs professeurs comme mon sous-titre l’indique sont là-bas. De toute ma scolarité, je n’ai eu que d’excellents enseignants à quelques exceptions près. Quoi qu’il en soit, je ne retiens que ceux qui étaient au top, notamment ceux des 3 dernières années, non attendez, depuis le collège j’ai eu de très bons profs. On m’avait dit qu’en hypokhâgne la relation/prof élève était en quelque sorte une continuité de celle du lycée…  (On m'aurait donc menti? C'est un scandale!) Ici, c’est absolument faux les profs en ont que faire de vous et pour cause ils ne se cachent pas lorsqu’il s’agit de vous rabaissez et de vous rappeler d’où vous venez.  Tandis que les profs de ZEP font généralement leur maximum pour intéresser leurs élèves, ils ont une réelle envie de vouloir dispenser de bon cours et vous sentez qu'ils sont passionnés d'ailleurs, ils sont aussi passionnants car dès lors que vous avez un excellent prof, c'est connu de tous, vous pouvez trouver votre voie parce que sa matière aura été une réelle révélation et vous pouvez réussir car vous aurez qu'une seule envie: le décevoir en aucun cas. C'est peut être un tantinet malsain mais vouloir montrer continuellement qu'un prof a raison de croire en vous est un  épatant tonique. Les profs de ZEP savent qu'il y a des élèves brillants en banlieue et ils s'efforcent d'en trouver, de faire prendre conscience à ceux qui doutent d'eux qu'ils ont toutes les chances de réussir, les profs de ZEP ne font pas de favoritisme, la seule différence se fait lorsqu'un élève décide de ne pas travailler et de "polluer" l'ambiance de la classe et de fait empêche ses camarades intéressés de suivre. Je maintiens vivement que les meilleurs profs sont dans les ZEP si vous douter toujours de ce que je dis, demandez autour de vous. Après tout, les témoignages divers sont parfaits pour se forger une opinion objective sur un problème/question.

èLaissez-moi donc vous donner un aperçu très objectif des professeurs que j’ai eu cette année, je vous préviens nonobstant que ce ne sont que des professeurs parmi tant d’autres. Commençons donc par:


PHILOSOPHIE : Parisienne bien entendu, c’est celle qui cache le moins son caractère élitiste, compétitif… dès le premier cours alors qu’elle ne connaissait strictement aucun élève, elle nous annonce qu'elle ne voit pas tous les élèves ceux qui sont au fond sont généralement inintéressants. A titre d’exemple, il y avait une blonde dans ma classe avec des cheveux longs et très fins. Depuis le début elle attendait avec impatience le premier cours de philo. Donc le jour J enfin arrivé, naturellement, elle se met au premier rang mais voyez-vous la prof qui se fie  aux apparences est  d'un tout autre avis. Elle lui annonce quelque chose du genre «Vous savez généralement les blondes aux cheveux fins sont idiotes. L’an dernier, la classe était très hétérogène ce qui est très rare, on avait des élèves vraiment sottes.  Je ne vous connais pas personnellement mais je ne pense pas que vous soyez très futée» Voilà comment elle a été accueillie.

Ma farouche habitude de toujours me mettre au fond a été flattée à cet instant. Aux autres cours, nous avons eu à peu près la même ambiance, je dois pourtant avouer que la prof est devenue un peu plus sympathique au cours de l’année à tel point que lorsque nous l’avions, nous frôlions presque la bousculade pour se rapprocher au maximum. Pourtant, à chaque cours nous avions droit à des injures du genre «Bande de nazes» «Qu’est-ce que vous avez fait l’an dernier en philo ?» à force, son habitude est de ne plus nous demander qui a lu tel ou tel auteur de peur d’ «être offusquée de notre manque de culture et de connaissances ». Je n’ai pas fini. Lorsque je dis qu’elle est élitiste le fait ne s’arrête pas là. Oh non loin de là ; figurez-vous que cette prof a une fille et qu’il y a dans la classe deux filles qui ont le même prénom qu'elle. Ainsi, par un effet de "transfert" ou de je ne sais quoi, elle est affreusement aimable avec elles à tel point qu’elle a un jour dit à l’une d'elle que si l'envie lui prenait de vouloir faire une khâgne philo, elle lui donnerait son aval & son appui! Tandis que d’autres élèves se font insulter de « pimbèche » 
Pour en revenir au début désastreux de la blonde aux cheveux fins, il s’avère qu’elle est l’une des meilleurs de la classe pas seulement en philosophie mais dans le classement général. En rendant le premier DST elle lui avoue «Vous savez, comme je vous l’ai dit, d’ordinaire les blondes comme vous sont idiotes mais vous devez certainement être une exception» depuis, elle exige qu’elle soit assise au premier rang. Pour en finir avec ce fameux « front row » la prof place tous ceux qu’elle aime bien devant elle cela la rassure pour reprendre ses propres termes. Généralement, elle fait un tour de la classe avant de faire l’appel et en déplace. Le reste dit-elle ne l’intéresse pas puisque tout le monde ne passera pas en khâgne mais que tous au moins nous aurons  eu le privilège d’avoir fait une hypokhâgne dans un prestigieux lycée.
*J’avais oublié de préciser que ses cours contrairement à d’autres sont extrêmement passionnants et instructifs, au sortir de chaque cour, nous avons une petite bibliographie non obligatoire d’œuvres qu’elle a lu par le passé & qui sont tout simplement géniales.

Nombres de devoirs : 3 à notre actif. Elle se refusait simplement à nous donner des devoirs maisons qui selon elle sont parfaitement inutiles en hypo mais qui selon mon humble avis, sont nécessaires à une vraie progression.



LETTRES : Le cours le plus désastreux, le cours où tout le monde se place volontairement au fin fond de la salle. Cette prof est tout bonnement soporifique tout comme le contenu de ses cours qu’elle ne se foule pas à faire. Eh oui, étant donné qu’elle est aussi prof au lycée & qu’elle a des terminales, nous étudions généralement les œuvres au programme les explications qui nous sont données en guise de cours sont les mêmes à quelques mots près de celles de ses lycéens. C’est sans conteste la pire prof que je n’ai jamais eu. Depuis le début, et sans que je ne fasse rien de répréhensible elle a une dent contre moi pour ne pas dire toute la mâchoire. Sérieusement, je ne participe peut être pas mais au moins, les rares fois où j’ai pris la parole c’était intelligemment a contrario de certains qui le font intempestivement. Je ne brille pas en Lettres c’est certain mais je suis plutôt fière ma dernière khôlle car j’ai eu… 11 ! Médiocre comparé à ceux ayant eu 16 mais j’estime que c’est un progrès en comparaison au 7 de départ. Enfin bref, le contenu de ses cours est rachitique il n’y a rien d’impressionnant pour une classe de lettres supérieures c’en est même contradictoire ! L’an dernier je faisais des choses beaucoup plus intéressantes et profondes. Les élèves qui dorment, terminent une khôlle, révisent, sont sur Facebook, regardent des vidéos, écoutent de la musique, textotent ou lisent un autre livre pendant son cours ne se comptent plus, elle le voit mais ne dit strictement rien. C’est franchement pitoyable. Nous avons toujours droit  à de la paraphrase, elle nous distribue des documents qu’elle lit à haute voix de son horrible ton monocorde. Si je devais résumer son cours par un seul mot je dirais «Bagne» son cours, c’est le bagne. Je ne fais que regarder l’heure pour voir si le temps passe mais comme toujours, plus vous regardez, plus il s’écoule lentement. LA solution étant devenue prendre son ordi pour échapper à son cours et faire autre chose tout en étant caché par l’écran. L’incontournable chez tout étudiant un tant soit peu malin! Bien entendu, je ne suis pas de cet avis, j’estime qu’un cours mérite d’être pleinement suivi quitte même à déborder un peu sur son horaire. A la condition qu’il soit convenablement donné.
A titre d’exemple pour ceux qui penseraient que je suis trop subjective : Auparavant, elle était en charge de l’option en khâgne. Cette charge lui a été enlevée à cause... je vous laisse deviner pourquoi... Croyez-moi, si le proviseur ou  un inspecteur assistait à son cours, il la chasserait à grands coups de pieds !


Devoirs en une année: 3 aussi. Aucun devoir maison. Elle n’en a donné qu’un seul qu’elle a réservé à ceux souhaitant faire l’option lettres l’an prochain. Ce qui signifie en d’autres termes, les autres restez nuls je n’en ai que faire !



POURQUOI CET ÉLITISME? 

La réponse semble pourtant évidente: nous sommes d'une part en hypokhâgne filière ô combien élitiste et à Paris. Selon moi, l'une des raisons majeures est que cette hypokhâgne a déjà sa réputation, elle n'a donc pas grand chose à prouver si ce n'est faire en sorte que ses élèves soient admissible à l'ENS chose rare chaque année. Fait que j'ai pu constater il y 2 semaines lors des résultats tant attendus seul 1 élève sur une cinquantaine. Les sous A ne se comptent pas, si j'ai bonne mémoire ils ont été assez nombreux. Cette hypokhâgne prétend être ouverte vouloir appliquer ce "multiculturalisme" britannique mais c'est tout le contraire la sélection se fait au quotidien et c'est franchement ça qui fait que j'en retiens un souvenir plutôt mauvais. 

vendredi 7 juin 2013

YOU CAN'T HAVE A BETTER TOMORROW IF YOU ARE ALWAYS THINKING ABOUT YESTERDAY.



Je dois avouer que j'ai honte, honte de l'attitude et de l'état d'esprit qui m'ont animé ces derniers jours. Tout au long de l'année je n'ai pas été moi-même, le climat et l'ambiance dans lequel j'étais ne me l'ont pas permis mais m'apitoyer sur mon sort, acquérir un état d'esprit défaitiste, de désespérée ne me ressemble pas, en aucun cas. Je n'ai jamais été de cette sorte; j'ai pour habitude de voir dans chaque difficulté une opportunité de rebondir, d'aller mieux de l'avant. D’ordinaire je vois toujours ne serais-ce qu'un bon côté même dans la pire des situations et là je dois avouer que je m'étonne moi même d'en arriver là. Je vais en finir avec ce sentiment de honte! La vie est faite de choix, il y a de l'extériorité dans tout l'issue finale ne dépend pas entièrement de ma bonne volonté et de mon bon vouloir, cela peut sembler fataliste je le reconnais mais il serait temps d'arrêter de nous voiler la face, à chaque fois que nous voulons quelque chose, que nous avons un souhait qui nous est cher, nous organisons tout, idéalisons tout dans notre tête, rien ne se passe jamais comme nous l'avions prévu, comme nous l'avons toujours rêvé.  La fainéantise m'a gagné peu à peu et a pris le dessus je ne travaillais que lorsque c'était nécessaire à la vue d'un DST par exemple. J'ai essayé d'y remédier du mieux que je pouvais sur ce point-là je n'éprouve aucun regret. L'année a été terriblement difficile au moment même où j'écris c'est encore pénible puisque je vois mes camarades se tortiller l'esprit parce qu'ils ne savent pas quelle option choisir pour leur khâgne tandis que moi je m'inquiète de savoir si mes équivalences me seront accordées, si la fac est ce qui me convient au mieux... Plein de doutes, d'interrogations et seul l'avenir mettra un point final à toutes ces inquiétudes. Le présent est le temps pour lequel je peux travailler, je n'ai qu'à m'y atteler. Après tout, peut être que mieux m'attends ailleurs quelque part où je n'aurai jamais pensé aller. On me demande souvent si l'hypokhâgne était à refaire le referais-tu? Malgré tout ce que je pense et en dépit de la peine que j'ai sans hésiter je dis OUI. L'hypokhâgne est une expérience unique, incroyable que de nombreuses personnes n'osent pas tenter et pourtant c'est une expérience sans égale. Rare sont ceux qui soutiennent qu'ils regrettent et qui ont l'impression d'avoir gâché un an voire deux ans de leur vie.  Je n'ai pas connu ce sentiment d'enthousiasme à l'idée d'aller en cours cette année mais l'an dernier à chaque réveil je l'avais et je peux vous affirmer qu'il n'y a rien de plus motivant. C'est également pour ça que je dis, je le répète et je le serine: ne vous aventurez pas seul dans une hypokhâgne réputée, de très bon niveau notamment à Paris c'est définitivement la plus mauvaise chose qu'il soit je l'ai fait et je m'en veux. Aussi courageux, débrouillard que vous soyez faites une prépa avec un ami avec qui vous vous entendez et avec qui vous savez que lorsque votre ratio de motivation et votre moral sera au plus bas, il sera là non pour vous réconforter mais pour vous exhorter à ne rien lâcher, de continuer de vous battre. Les mots sont forts mais dans une voie aussi compétitive il faut être prêt à se battre de toutes ses forces quitte à y laisser des armes. Sans nous mentir, les classes préparatoires aux grandes écoles préparent comme leur noms le laissent sous-entendre à des concours et seuls les meilleurs sont pris. Avoir quelqu'un de confiance sur qui compter est primordial pour ne pas dire vital en prépa. Tout comme s'entendre avec ses camarades de classe est essentiel auquel cas préparez-vous pour les moins forts à démissionner. Sérieusement, si vous vous la jouez constamment solo ça pourra marcher mais je doute que cela fonctionnera toute l'année mais pas lors de la khâgne parce que la quantité de travail y est astronomique croyez moi c'est l'expérience qui parle.
Quant à moi, l'avenir je l'espère sera meilleur. Je vais donc aller à la fac l'an prochain en L2 d'Histoire. je révèle enfin mon choix vous avez été nombreux à me poser la question, j'avais toujours été très évasive de peur de changer à nouveau d'avis. Le point positif est que ma rentrée doit être en octobre j'ai donc 3 bons mois de vacances. (OK j'en ai un peu plus tant donné que je finis mi-juin). 

THE BEST IS STILL YET TO COME.

mercredi 5 juin 2013

NO HOPE, NO JOY, NO GLORY, NO HAPPY ENDING.

IT ALL ENDS HERE. 

Parlons un peu de moi. Je ne suis pas quelqu'un de rancunier. Je peux faire face à toutes sortes d'affronts mais en ce qui concerne la nostalgie, les regrets... C'est plus fort que moi, en vouloir aux autres est quelque chose que j'ai du mal à faire mais m'en vouloir à moi-même je le fais aisément et parfois pour un rien, pour des choses qui n'en valent pas la peine. Il est vrai que j'avais maintes fois affirmé que je ne regrettais pas le choix d'avoir fait une prépa, je le maintiens toujours, en revanche, ce que je regrette le plus amèrement est d'avoir choisi cette prépa ci. Comment ai-je pu être si idiote d'avoir choisi une hypokhâgne où il y a deux classes d'hypokhâgnes et une seule khâgne? Comment ai-je pu me laisser convaincre par toutes sortes de motifs qu'elle était l’une des meilleures, qu'elle me conviendrait? Ce qui m'effraie, c'est que plus le temps passera, plus je m'en voudrais... Rien que d'y penser j'ai parfois la larme à l'œil parce que je me suis délibérément fermé un tas d'autres portes, j'ai tourné le dos à des opportunités extraordinaires! Je pense notamment à sciences po Paris que je préparais l'an dernier mais que j'ai arrêté subitement à la vue des trop nombreux bacs blancs et DST de philo. Je le regrette, j'aurai beau me répéter que "Avec le temps tu oublieras" ça ne marche pas et d’ailleurs ça ne marchera jamais. Plus facile à dire qu'à faire comme dirait l'autre. C’est affreux ce que je m'en veux. J'ai la boule au ventre et cet échec me reste en travers de la gorge quand je pense que j'ai suivi mon penchant - maudis soit-il au passage - de solitaire à aller dans une hypokhâgne où aucun de mes amis s'était inscrit, où je ne connaissais strictement personne. J'ai encore pire que ça pour me déprimer; nous avions eu la brillante idée de mettre les même prépa histoire d´être ensemble afin de pouvoir au moins avoir des personnes sur qui compter dans les moments durs et il a fallu que chacun suive sa propre voie, que chacun décide de faire son bonhomme de chemin comme ça , sans au revoir... On s’est tous jetés à corps perdu dans cet avenir qui nous charmait tant, qui nous avait promis de si belles choses, de si belles rencontres, de si belles victoires… Personnellement, je n’ai pas grand-chose de positif. Ça me déchire d’y penser mais je ne peux rien y changer, malheureusement les analepses autres que fictionnelles/romanesques n’existent pas  & ne sont nullement possibles.
Je sais et je suis persuadée dur comme fer, le roc, le granit que j’aurais pu réussir, j’aurais pu être bien classée et me démarquer du lot, mais apparemment, je n’ai pas su être à la hauteur. Peut être que je n’avais tout simplement pas le niveau…  il est vrai que la voie que j’ai choisi n’a pas été des plus simples ; élitiste et compétitive où chacun doit s’en sortir avec les « handicaps » qu’il a ; certains ont des parents profs d’autres des parents ouvriers : le fossé se creuse vite et devient parfois impossible à combler. La ville dans laquelle je fais ma prépa n’arrange rien non plus mais je m’en veux terriblement de ne pas avoir mis toutes les chances de mon côté pour réussir. J’ai du mal à voir où j’ai mal agis, qu’est ce qui a failli dans mes plans parce que sans conteste, j’ai failli. J’ai du mal à faire face à cette idée d’échec car pour dire vrai, je n’ai jamais au grand jamais supporté l’idée de perdre, la simple perspective d’échouer m’a toujours mis dans un état second et cela même lorsqu’il s’agit d’un simple jeu. J’y crois et y croyais à cet épanouissement que vous devez connaitre lors de votre année en hypokhâgne. J’étais si heureuse à l’idée de travailler comme une forcenée et ce n’est certainement pas les gens dits privilégiés qui m’intimidaient, oh que non, j’étais si déterminée, j’avais définitivement la rage de vaincre.

Aujourd’hui tout cela semble s’être envolé, plus l’année passait, plus je devenais fainéante. L’idée de travailler me révulsait. La faute à qui ? Personne je ne sais qui blâmer si ce n’est moi-même. C’est une chose qui me poursuivra toute ma vie. Le désastre qu’a été mon année d’hypokhâgne. Peut-être qu’après tout mon échec peut être explicable par le fait que je n’étais pas suffisamment entourée ou du moins, entourée des bonnes personnes. J’étais, et je suis (l’année n’est pas encore achevée) entourée (celles avec qui je m’entendais le mieux) de personnes qui se foutent éperdument de la prépa, des personnes sans ambition qui ne voient pas plus loin que le lendemain et c’est bien ça le problème ; j’ai toujours été une forcenée, une acharnée dans tout ce que j’entreprends quitte à suer, pleurer, m’écorcher (je ne suis pas non plus masochiste) lorsque je me fixe un objectif je fais tout pour l’atteindre. Je ressasse sans arrêt les choses, je me dis "Et si j'avais plutôt fait ci et si j'avais fait ça..." Dire que l'on refait le monde avec des si est l'un des plus gros mensonges qu'il soit. Les si (maudits soient-ils) vous enferment dans une spirale infernale et vous empêchent d'avancer. Pour une fois dans ma vie, je crains que la page sera douloureuse & pénible à tourner. J’ai besoin de vacances pour tenter de me pardonner cet échec, j’ai besoin d'oublier.

samedi 18 mai 2013

CAN YOU FILL THE SOCIAL GAP?





J'avais déjà vaguement soulevé cette question mais je ne peux m’empêcher d'y consacrer encore un article. C'est une question qui ne trouvera jamais de réponse fixée et absolue. Le débat est sans fin. L'élément déclencheur est une conversation qu'une amie d’hypokhâgne de ma promotion m'a rapportée; Il se trouve que plusieurs élèves sont originaires de banlieues certains plus que d'autres arrivent d'ailleurs très aisément à le dissimuler. Qui n'a jamais dû faire face à la question "Tes parents ils font quoi dans la vie?" Qui n'a jamais senti son cœur battre la chamade, comme s'il était sur le point de transpercer sa poitrine et de s'envoler très haut dans les cieux?  L'embarras, la honte, la sueur, la voix qui tremble...

Je ne l'ai surement jamais dit, mais le premier choc social a été sans aucune hésitation le jour de la rentrée. Oui, oui le tout premier jour. Moi qui fus habituée si longtemps à entendre des prénoms du genre "Fatou, Hélène, Youssef, Sabrina, Mamadou, Katia, ..." d'ordinaire il y a de tout en banlieue absolument tous les prénoms mais sans se mentir les prénoms dits étrangers sont majoritairement écrasants. Cette fois-ci de l'autre côté du périphérique, je me retrouve avec des "Charles, Jacques, Ségolène..." N'y voyez rien d'insultant ou de méprisant mais moi avec mon prénom qui n'a pas de sonorités françaises/européennes je me suis sentie quelque peu à part et pourtant, mon prénom n'est pas lorsqu'on l'entend sans me voir un prénom dit purement africain. En même temps, j'avais aussi fait ce choix pour être dépaysée, dépaysement réussi. Alors donc cette amie m’a dit qu’un élève de sa classe lui avait demandé ce que faisaient ses parents, elle lui répond franchement « Mes parents sont pâtissiers » et là, tout de suite il se met à tousser et tente d’étouffer un rire. Cette histoire m’a mise hors de moi parce que, ce cher garçon dont les parents travaillent d’après sa réaction dans un domaine beaucoup estimable selon lui, se prend pour je-ne-sais-qui ce qui m’a réellement révolté c’est qu’il ne montre aucun respect, aucune estime alors qu’il raffole très certainement de toutes espèces de pâtisseries. Lui qui se prétend originaire d’un milieu très aisé semble avoir oublié les bonnes manières essentielles qu'on a dû lui inculqué et que tout le monde connait : le Respect et la Tolérance.  J’utilise ce cas pour montrer que malheureusement beaucoup trop de personnes pensent de cette façon voire réagissent encore plus radicalement et c’est triste, mais surtout abject parce que si pour certains tout semble déjà avoir été tracé d’autres essaient simplement de réussir, ils s’acharnent pour se faire une place dans un milieu qui d'une part leur est totalement inconnu et qui ne veut pas forcément d’eux et qui pire encore les méprise.  J’ai toujours pensé que ça ne servait à rien de vouloir impressionner le genre de personnes qui ont tout, qui n’ont qu’à claquer des doigts pour que leurs moindres caprices soient exaucés mais incontestablement, cette année ça a été l’électrochoc : je sais que c'est un travail pharaonique de vouloir changer les mentalités des gens ou du moins leur faire prendre conscience que les jeunes de banlieues ne sont pas obligatoirement compatibles avec toute sortes de violence, d'ignorance... Vouloir faire partie d’un milieu qui vous rejette, c'est douloureux et puis après tout les gens ont eu, ont et auront toujours des préjugés essayer de les combattre c’est comme chercher une oasis dans un désert, vous vous fatiguez frôlez la mort et bien plus encore mais ça en vaut la peine. 
Je sais où je vais, ce que je vaux et se voiler la face n’est pas la solution, elle n’est même pas une option. Pour certains, nous jeunes de banlieues ne sommes rien d'autres que des profiteurs qui abusent sans vergogne des allocs etc .. Un peu de bon sens voyons qui aime dépendre des autres? Qui aime se savoir tenu "en laisse" par un tiers? Qui n'aimerait pas ne devoir rien à personne? Sérieusement, si certains ne peuvent se départir de leurs préjugés, qu'ils abandonnent au moins leurs sottises et leur sens restreint de la réalité parce que ça, tout le monde peut le faire et ça ne coûte rien. Enfin, j'aimerais dire à tous ceux qui pensent qu'en banlieue tout va mal et que tous les jeunes tiennent les murs: Venez y faire un tour et parler avec eux. Vous verrez à quel point certains sont intelligents, doués, malins et ont des idées incroyables. C'est bien trop simple de rester chez soi et d'adhérer aux idées véhiculées par les médias. 


* Je me trouve bas sur l'échelle sociale mais rien ne m’empêche de la grimper. C'est certainement pas des idées non fondées qui le feront. J'avais tendance à le voir comme une honte mais je prouverai à ces gens qui pensent que les jeunes de banlieues ne sont que des assistés ont tort, qui pensent que nous n'en valons pas la peine, que quoique nous fassions nous n'irons pas bien loin, que nous sommes voués à l'échec.