jeudi 14 juillet 2016

EPILOGUE 2016: L’HYPOKHAGNE, MON PLUS BEL ECHEC

Bel oxymore. Ces mots sont si beaux mais pourtant si douloureux à la fois. Si cauchemardesques mais si vrais. Mon plus bel échec, ma pire victoire… Je ressens comme un pincement au cœur lorsque je prononce cette phrase mais en même temps,  un sourire ne peut s’empêcher de se dessiner sur mes lèvres. Une expérience si déchirante mais si enrichissante à la fois. Je pourrais passer des journées entières à écrire, décrire cette année affreusement belle que j’ai passé mais j’aurais toujours l’impression qu’il y a un manque, qu’il y a du Beau mais également de la Souffrance qui ne se quitteront jamais, comme empêtrées l’un dans l’autre. Insatisfaite de ces mots je suis, car mes maux ont été si puissants que rien ne semble leur faire honneur. Cette insatisfaction ricoche sur mon cœur et reflète parfaitement cette année écoulée.
Quatre années ont passé et mon avis n’a pas changé sur la question, je pense d’ailleurs qu’il en sera toujours ainsi ; l’hypokhâgne ? C’est l’une des plus belles choses qui me soit arrivée puisque cela m’a permis d’être où je suis aujourd’hui. Parfois perdue, parfois convaincue… Je suis toujours ballottée entre deux courants mais l’un aura finalement raison de l’autre c’est une certitude. Mon parcours post bac a été semé d’embûches ; plus d’une fois j’ai souhaité tout abandonné pensant fermement qu’en fin de compte, avoir de bonnes notes en Terminale ne détermine en rien un parcours brillant dans l’enseignement supérieur comme on aime à le croire et à le dire aux plus jeunes et qu’au contraire, une année chaotique, redoublée n’est en rien un signe avant-coureur que l’élève ne s’en sortira pas. Loin de là, croyez-moi ! Lorsque je vois ou entend des nouvelles d’anciens camarades de classe je suis complètement éberluée de voir où certains sont aujourd’hui ou comment ils s’en sortent. Je me dis qu’enfin de compte, il suffit simplement de trouver ce qu’il nous plait réellement pour faire preuve d’une réussite éblouissante.
                                                                       

ETRE A LA HAUTEUR
De ses propres espérances… et de celles des autres ?

J’ai passé divers entretiens de recrutements pour des postes tous autant différents les uns que les autres et à chaque fois, j’ai le droit au même couplet ; mon parcours est follement abracadabrantesque et manque… de cohérence. Il laisse croire que je n’ai « pas encore fait le tour de moi-même, en mon for intérieur » (dixit le directeur d’une école privée, dans laquelle j’ai passé un entretien il y a tout juste quelques jours) Bref, mon parcours étonne et en laisse plus d’un perplexe. On me reproche, en somme d’avoir dégringolé d’ambitions, de les avoir revu à la baisse. Un peu comme une progression à reculons. 
J’ai le plus souvent droit aux questions du genre « pourquoi autant de changements, d’incertitudes ? » « Où est le sens dans toute mon histoire ? » si bien sûr, il y en a un… si cela est dû à un manque de confiance en moi ? De stabilité familiale ? Loin s’en faut ! Tous mes choix ont été mûrement réfléchis, tous, oui TOUS, ont à un moment ou à un autre, eu une signification, un sens profond sauf qu’au fil des jours qui défilaient, le sens s’en est allé laissant place à un épais brouillard dans lequel j’avais moi-même, du mal à me diriger.                Il y a bien une chose, aujourd’hui qui m’insupporte et me mets hors de moi c’est lorsque l’on me dit de façon détournée que je ne me suis pas assez battue, que je n’ai pas été assez persévérante et que j’ai perdue quatre ans de ma vie à apprendre puisque finalement je ne suis pas allée au bout de ce que j’ai commencé. En fait, je ne comprends pas comment est-ce que l’on peut tenir de tels propos. Aller au bout des choses n’est-ce pas débuter quelque part ? Ouvrir une première porte et suivre le chemin tout en évitant soigneusement d’éviter les ronces et autres obstacles ? Aller au bout des choses n’est-ce pas changer d’itinéraire si chemin faisant, vous découvrez moult choses que vous ignoriez et qui désormais vous plaisent ? Aller au bout des choses c’est croire en ses possibilités, ses capacités, saisir les opportunités lorsqu’elles se présentent. Voilà comment moi je définis aller au bout des choses. C’est s’accrocher, ne rien abandonner, même si votre chemin change et que la destination initiale est modifiée et qu’en fin de compte vous vous rendez à un point complètement opposé. 


CHANGEMENT DE CAP

Cette année a été très enrichissante tant sur le plan professionnel que personnel et le poste d’assistant pédagogique que j’ai occupé ces derniers mois de l’année scolaire m’a permis de me rendre compte ô combien j’aime transmettre des connaissances aux autres. Je l’ai toujours su mais disons que je n’y prêtais pas réellement attention car je prenais mon aisance à m’exprimer devant un public (quel qu’il soit) pour une qualité moindre. Erreur hélas ! Je commence à croire que j’avais besoin de passer par toutes ces étapes pour en prendre véritablement conscience. Comme quoi, même si les choses semblent insensées pour tous au départ, tout prend sens et tel un puzzle toutes les pièces s’assemblent comme si, elles n’attendaient que moi pour se mettre au bon endroit.
Vous savez, je pense sincèrement que tous les buts, les rêves que l’on a se valent qu’importe le temps et les chutes qu’on essuiera avant de parvenir à leur réalisation ou comment les autres les perçoivent. Pour certains il ne pourra s’agir que de simples caprices, bêtises, erreurs et pour d’autres ce sera davantage le rêve de toute une vie, l’accomplissement d’un être. Peu importe dans quoi vous décidez finalement de travailler l’essentiel, oui, l’essentiel est que vous soyez pleinement satisfait et fier des choix que vous faites. Il suffit de trouver ce qui procure un peu de bonheur, vous emplis de fierté et vous comble de satisfaction.  Seul votre épanouissement compte, le reste ne doit jamais prendre le dessus. La route est longue et tortueuse je vous l’accorde mais cette peine en vaut la peine.


LA RAGE DE VAINCRE


Je ne peux me résoudre à l’idée d’abandonner ce blog car il m’a immensément aidé non seulement à tenir le coup mais aussi et surtout m’a permis de me découvrir au fil des mots que je tape sur mon clavier. J’ai toujours considéré que parler, est parfois un acte terriblement difficile mais écrire… Ecrire libère. Ecrire soulage. Ecrire enseigne. Ecrire donne confiance en soi et permet de prendre conscience de choses que l’on cache au plus profond. Je consulte régulièrement mes mails, et à chaque fois qu’un message a pour intitulé « Quel choix de prépa ? » « La prépa ou la fac ? » mon cœur tressaille de joie et je m’empresse de répondre car sans aucune hésitation, je ne cesserai de le dire, l’hypokhâgne a été mon meilleur choix. Qu’importe si ce que j’entreprends à nouveau échoue car je m’endurci au fil des années et à chaque fois que je tombe, je me relève avec davantage d’opiniâtreté et une envie de vaincre qui devient à mon grand étonnement inextinguible. Certes, la chute est douloureuse car inattendue mais  comme le dit si bien l’adage, l’échec est de rester là où l’on est tombé.                  
J’ai compris une chose primordiale c’est que lorsque l’on tombe, seuls deux choix se présentent à nous : rester à terre telle une loque humaine agonisante, passer son temps à se morfondre, s’apitoyer sur soi et s’éreinter en vain à chercher un coupable à nos mésaventures. En effet, lorsque quelque chose que l’on pensait mériter ou que l’on voulait à tout prix ne se réalise pas, la première des choses que l’on fait (parfois à tort) est de chercher un responsable or il n’y en a pas nécessairement un. On se laisse volontiers tourmenter par des pensées plus angoissantes les unes que les autres. Le pire, est que l’on se complaît dans cet état d’esprit.
Le second choix quant à lui est plus radical et mérite toute votre attention. On peut sinon décider de se faire violence, regarder ce qui nous fait peur droit dans les yeux et se relever. Plus fort, plus tenace qu’auparavant. S’interroger oui, s’apitoyer non. Evidemment qu’il faut se remettre en question mais dans l’unique objectif de comprendre ce qui n’a pas été, ce qui a fait que vous avez échoué. L’échec est nécessaire, la chute est nécessaire encore faut-il savoir ne pas chavirer dans leurs eaux troubles. Mieux encore, se relever c’est faire preuve de courage et répondre à cette voix qui, dans votre tête, vous répète incessamment « tu y es presque, ne lâche rien, ne t’arrête pas. » La vie n’est pas tendre ce n’est plus un secret tout comme le fait que nous serons, toute notre vie sujets aux coups sauf que désormais quelque chose a changé, la différence est que l’on a appris à les esquiver. Là, réside le triomphe.
       Le dépassement de soi est une nécessité qu’importe la situation. D’autres batailles sont en cours. Il n’y a désormais plus de demi-victoires, seuls les triomphes éclatants sont acceptables. Bataille, escarmouche, guerre… qu’importe le type de combat que je mènerai, les armes jamais je ne déposerai. Mon épopée, je compte bien l’écrire un jour.          

« Laisse-moi prendre du recul pour mieux reprendre de l’élan. Que je souffre, que je m’ouvre, que je me retrouve peut-être même que je me découvre » KJ.

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