"Il n'existe pas d'histoire, seulement des points de vues..."
Citation lourde de sens
et de conséquences, elle peut tout aussi bien déranger mais elle n’est qu’une
amère vérité. Je l’ai compris au terme de mes deux années d’Histoire. Je ne
passerai pas par de longues digressions.
Où est le problème ?
L’européocentrisme de l’Histoire – telle qu’elle est enseignée en France – Il n’y
a pas besoin d’atteindre le Supérieur pour le constater, je vous invite à ouvrir
tout manuel de l’enseignement secondaire. Certaines mauvaises langues me diront «nous
vivons en France, nous n’allons tout de même pas enseigner l’Histoire telle qu’elle
peut nous être défavorable» Favorable ou non, j’ai compris une chose capitale :
l’Histoire est une simple question de point de vues. En France, quand bien même
ils diffèrent, il faut absolument qu’ils se recoupent. C ‘est une nécessité. Je vais être beaucoup plus explicite. La première
Guerre Mondiale – événement de taille dans l’Histoire de l’humanité – m’a toujours
été enseignée différemment : par exemple, je suivais au second semestre un
enseignement intitulé Défense, états,
sociétés et nations de 1815 à nos jours, et qui comme son nom l’indique est un cours d’histoire
militaire française dans lequel vous imaginez bien que cette première Guerre
Mondiale occupe une place de choix. Eh bien, pendant ces quatre derniers mois
il a surtout été question de missiles, d’organisation stratégique, de troupes
et j’en passe pour vous épargner. A aucun moment les enseignants chargés de ce
cours n’ont consacré ne serait-ce qu’une infime sous partie à tous les contingents
étrangers à savoir les pays constituants les empires coloniaux français et
anglais auxquels on a fait appel durant le conflit . Comment oublier, ou plutôt passer sous silence ce fait, surtout
lorsque l’on sait aujourd’hui ô combien ces hommes ont tenu un rôle sans
précédent dans le déroulement de la guerre, véritables soldats qui ont
valeureusement combattu sous le drapeau de la métropole ! De fait, je ne
comprends pas l’intérêt de nous parler des heures durant de l’organisation de l’armée
française si c’est pour en fin de compte noyer des éléments qui ont toute leur
place dans le raisonnement. Il apparait donc clairement que dès lors que certains éléments deviennent
dérangeants pour cette grande armée française, ou pour la réputation militaire
occidentale, on les supprime sans ménagement. Le problème ? Vous ne
parvenez toujours pas à le voir ? Il est pourtant très clair, à mon sens,
lorsque l’on utilise le terme Guerre Mondiale
– j’insiste tout particulièrement sur l’importance du dernier terme – cela signifie
sans ambiguïté que la guerre a impliqué une multitude de pays et non seulement
le continent européen ! Le conflit a presque été général. En somme, ce que
je déplore est que l’on fait de cette première
Guerre Mondiale un conflit purement
européen et non mondial. Or nombre d’entre vous savent pertinemment
que les puissances occidentales ont très généreusement ponctionnées leurs empires
afin de disposer du plus grand nombre de soldats pour pouvoir palier cette « pénurie »
d’hommes européens.
J’en profite également
pour déplorer le manque de diversité dans le choix des enseignements qui nous
sont proposés. J’aurais aimé que certains d’entre eux portent sur les grands
empires africains, sur la dynastie mongole, les grandes dynasties chinoises, le
contact entre les empires africains et l’Islam, l’Histoire du colonialisme, du panafricanisme
(j’ose citer ce dernier car au mois de juin si ma mémoire est bonne une
conférence avait eu lieu à la Sorbonne même avec des intervenants de qualité.)
Tout n’est qu’européocentrisme : les guerres mondiales, la guerre de Cent
ans, les royautés européennes. Personnellement, j’en ai bien plus que la nausée
depuis que nous sommes en élémentaire, on nous rabâche sans cesse les mêmes
thématiques et ça a pourtant l’aplomb de tenir de grands discours ventant et
encourageant l’ouverture sur le monde ! Non sens le plus total !
Pardonnez-moi mais on ne peut promouvoir la diversité et tous ses bienfaits
mais en coulisse appeler à la préservation de l’Histoire et surtout veiller à
ce que le rôle du Bon, du courageux, du Fort ne change jamais de camps. Ce n’est
là que mon avis, mais il explique assez brièvement pourquoi l’université n’a
plus aucun attrait pour moi. J’ai des thématiques qui me tiennent à cœur, que j’ai
d’ailleurs pu découvrir, je l’avoue par le biais de bibliographies connexes. Malheureusement,
rien en France, ne propose de les étudier avant le niveau Master et comme vous
le savez, pas de Master sans Licence. Je n’abandonne pas, il existe des voies
alternatives et je compte bien les explorer.
Bonjour,
RépondreSupprimerJ'ai quitté l'école et les bancs de la fac depuis une grosse décennie, et visiblement, rien n'a changé. Je suis d'accord sur un point, on nous rabache les mêmes passages de l'histoire et tous abordés d'un même point de vue,du CP au supérieur. Pourtant, ce serait tellement intéressant d'ouvrir les esprits des enfants sur d'autres cultures, d'autres évènements, qui permettraient par ailleurs de mieux aborder certains sujet d'actualité, de mieux comprendre le Monde. J'étais au lycée à la fin des années 90, et à l'époque, on nous a enseigné le colonialisme, en première ou en terminale. Dans mon souvenir, on n'en faisait pas l'éloge, mais je n'arrive pas à me souvenir à quel point les enseignants et les livres étaient critiques. Au moins, on en a parlé, avec plus ou moins de recul, malheureusement, ma mémoire me fait défaut et je n'ai pas gardé mes cours. Mais à part un peu d'empire gréco-romain en sixième, les contenus d'histoires étaient très ethnocentrés.